Pour une intercommunalité allant du Bourget à Tremblay en France, appel à la responsabilité de tous les élus

L’actualité locale est riche sur la question de l’intercommunalité. Malheureusement  le débat en cours ne s’inscrit pas dans une vision de long terme. Les questions de la pertinence des territoires concernés, du développement économique et social, l’efficacité dans l’utilisation des impôts locaux pour réduire les inégalités sociales, spatiales, pour accroître et consolider les PME sont malmenées aux profits des batailles picrocholines dont le seul objet est la conquête, les enjeux de pouvoir et des moyens qui les accompagnent.

Le conflit de la communauté d’agglo Villepinte, Tremblay en France, Sevran est désolant à plus d’un titre. Cette communauté d’agglo, construite dans la précipitation, après des années de tergiversations, portait en elle, dès sa constitution, les ferments du disfonctionnement.

En effet, sa création déstabilisait le Seapfa et les perspectives d’une puissante agglomération regroupant les deux aéroports. Elle offrait aux socialistes séquano dionysiens une opportunité de mettre en œuvre des stratégies de construction de lieux de pouvoir, pour réduire encore un peu plus les communistes, en organisant des rassemblements territoriaux  n’ayant pas des complémentarités objectives.

De plus, dans la communauté Villepinte, Sevran, Tremblay en France il y a au moins, deux facteurs de complexité, le faible poids démographique et la force financière de Tremblay et  de plus le député maire et président de l’agglo tombant dans le piége politicien tendu, rend encore plus difficile une gestion sereine.

La déstabilisation du Seapfa, les déséquilibres au sein de l’agglo, les tactiques politiciennes des socialistes, l’incapacité de mettre en œuvre des pratiques de démocratie participative, ont développé une volonté l’autonomie politique des élus de Sevran qui entraîne des réactions en chaîne qui ne sont pas de nature à créer les attitudes et les choix politiques nécessaires à la réussite de l’intercommunalité.

Dans ce cadre, les problèmes ne se situent pas uniquement là. Les échos que nous percevons de la situation de la commune de Bonneuil en France  peuvent apparaître surprenants, mais malheureusement ils semblent être le résultat des mêmes pratiques politiciennes. Comme vous le savez cette commune du Val d’Oise participe activement aux travaux du pôle du Bourget dans le cadre du projet du Grand Paris. Logiquement la commune de Bonneuil en France et son maire souhaite intégrer l’intercommunalité regroupant Le Bourget, Drancy, Dugny avec l’espoir d’être dans l’intercommunalité des 2 aéroports.

Or, le préfet du Val d’Oise se dit opposé à des intercommunalités dépassant les frontières départementales, alors qu’il les accepte sur le coté ouest de son département. Il  oublie qu’il y a un vaste ensemble qui se nomme Plaine de France qui  regroupe des communes du 95 et du 93.

Ici, devons nous comprendre que le préfet du Val d’Oise est sensible aux intérêts du maire de Gonesse et au poids du groupe Auchan et de son projet Europa City.

Comme vous le voyez, les aspects politiciens et les volontés de l’oligarchie financière sont puissants, ils jouent d’une manière quasiment systématique contre la démocratie et l’intérêt général, favorisent le court terme au développement durable.

Pour notre part, nous sommes favorable à la participation de la ville de Bonneuil en France à la communauté d’agglomération Le Bourget, Drancy, Dugny.

La question de l’intercommunalité n’est pas non plus absente au Blanc-Mesnil. Il est nécessaire de rappeler que lors du conseil municipal du 24 mars 2011, le vœu du groupe Le Blanc-Mesnil C’est Vous, Le Blanc-Mesnil Pour Vous,  est devenu le vœu du conseil municipal et qu’il doit donc être mis en œuvre. Il indique que la municipalité de notre commune se doit dans les meilleurs délais engager des négociations devant conduire son adhésion à la communauté d’agglomération Le Bourget, Drancy Dugny. Cette adhésion devant s’inscrire dans la construction de l’agglomération des 2 aéroports.

Lors du vote, des considérations tactiques ont conduit à une adoption particulière du vœu. Il n’en reste pas moins que ce vœu est maintenant le choix politique du conseil municipal du Blanc-Mesnil. Le respect de la démocratie doit être la règle ici, comme ailleurs. Folio sera la vigie du respect de la démocratie.

Ce respect de la démocratie, doit être le fondement de l’action des élus, d’autant que depuis quelques semaines nos concitoyens s’interrogent sur cette nouvelle structuration territoriale. Beaucoup y voit, un moyen supplémentaire pour une certaine catégorie d’élus d’accroître le niveau de leurs indemnités. Pour notre part nous ne verserons pas dans ce « trip » populiste. Mais nous y voyons un signal d’alarme supplémentaire du désenchantement  croissant de nos concitoyens vis-à-vis de la politique. Elle pose clairement l’urgence de la fin des cumuls de mandats.

Les élections cantonales ont été un marqueur important, un taux d’abstention sans précédant, un vote protestataire en hausse et qui s’exprime par le bulletin de vote FN.

Nous entendons, et plus particulièrement à gauche, qu’il faut combattre le vote d’extrême droite et cela à juste raison. Mais malheureusement, au-delà de ce juste discours, nous ne percevons nulle part des propositions concrètes pouvant créer une dynamique positive pour endiguer cette situation.

Nous sommes de ceux qui pensent que le vote d’adhésion aux thèses racistes, xénophobes et fascistes est minoritaire dans le vote FN. La majorité des votes FN est un vote de désespoir, d’un ras le bol des politiques économiques et sociales qui ont été imposées  tant par la droite que par la gauche institutionnelle. C’est le refus de cette politique qui indique qu’il n’y a pas d’autre choix, de ces dirigeants politiques qui ne savent que mettre en musique les décisions prises par l’oligarchie financière.

Que la droite se satisfasse de cette situation ne nous étonne pas, mais que la gauche reste incapable de mobiliser ce qui est son socle naturel cela n’est plus acceptable et cela vaut aussi pour la gauche qui s’autoproclame révolutionnaire, les derniers sondages sur le vote employés /ouvriers sont édifiants.

Voilà pourquoi, les petites manœuvres politiciennes auxquelles se livrent actuellement un grand nombre d’élus sont irresponsables, car elles les font apparaître pour ce qu’ils sont hors sol, éloignés des préoccupations  essentielles des employés/ouvriers qui sont la majorité de leurs concitoyens. Poursuivre dans cette logique est le plus sur moyen de faire le jeu de la droite et de l’extrême droite en 2012, lui permettant ainsi de réduire à néant les dernières libertés communales et les derniers moyens de résister aux appétits voraces de la spéculation financière, du développement des partenariats publics privés qui finiront de détruire le service public, mettant ainsi l’ensemble des territoires et ceux qui y vivent en coupe réglée.

Nous sommes quelques uns, malheureusement pas assez nombreux, à tirer le signal d’alarme, sur les dangers des pouvoirs qui amplifient l’individualisme et les egos qui deviennent surdimensionnés.

Souvent, nous nous interrogeons sur ce qui fait la force idéologique de l’ultra libéralisme, c’est tout simplement qu’il a conquit les esprits de la gauche, qui les masque, trop souvent par des discours qui n’ont malheureusement plus rien à voir avec leurs actes. La préoccupation essentielle qu’est devenue la conquête des places donnant une apparence de pouvoir est, nous semble-t-il, la victoire suprême de l’école de Chicago, de Thatcher  et  Reagan.

Nous avons un an, pour changer de direction et de pratiques politiques, si non il est à craindre un échec en 2012, qui sera terrifiant car il permettra à l’oligarchie financière de mettre à bas, et pour longtemps, le contrat social républicain, la sécurité sociale et les libertés territoriales. Ce sont les employés/ouvriers, les plus faibles de nos concitoyens qui en paieront le prix fort.

Nous en  appelons à la responsabilité de tous.