Alternative: développons l'économie solidaire, l'économie coopérative

Dans notre pays, la pauvreté, le mal logement, le haut niveau de chômage sont les illustrations criantes de l’exclusion.

Inégalité, marginalité, exclusion, sont les signes d’une société à plusieurs vitesses qui bafoue les fondements du contrat social de la république.

La gauche ne peut plus s’en tenir à des discours de dénonciation. Elle ne peut plus se contenter d’offrir des perspectives de changements dans le cadre d’un éventuel changement électoral. La gauche doit agir localement et maintenant, en construisant, dès aujourd’hui, des outils qui changent immédiatement la donne et ancrent les transformations sociales et durables dans le quotidien.

En 1935, des municipalités de gauche ont pris à bras le corps la question de la santé publique en s’attaquant au système médical d’alors, profondément inégalitaire, en instaurant les centres médicaux de santé, pour permettre à tous l’accès aux soins, dix ans plus tard naissait la sécurité sociale. Ce choix politique de la santé pour tous s’inscrivait dans le long terme. Ce choix avait été construit avec des moyens budgétaires bien moins importants que ceux d’aujourd’hui. Il réduisait la place de l’argent, et accroissait les espaces solidaires.

 Mais rien n’est jamais acquis définitivement. L’oligarchie financière qui, en 1945, avait beaucoup à se faire pardonner, est maintenant, depuis 30 ans, à l’offensive pour refaire mains basses sur nos cotisations à la sécurité sociale, pour alimenter la spéculation, et  tenter de nous mettre sous les fourches caudines des assurances privées.

Pour bien comprendre l’offensive du Medef pour déstabiliser  la sécurité sociale, il ne faut pas oublier que son budget, en masse, est équivalent à celui du budget de l’Etat. Cette masse financière colossale est une masse financière socialisée qui, par sa nature même échappe à la spéculation financière. Vous comprenez pourquoi maintenant l’oligarchie qui nous gouverne met tout en œuvre pour s’approprier nos cotisations sociales.

Nous devons reprendre l’offensive pour protéger et développer les centres municipaux de santé, car ils sont à l’image de ce que nous devons imposer de nouveau aujourd’hui, pour maîtriser notre avenir et réduire l’impact de la spéculation financière durablement.

Il faut bien entendu agir et amplifier l’action pour augmenter le pouvoir d’achat des salaires et la création d’emploi. Mais, dans le même temps, nous devons mettre en place des outils qui réduisent notre dépendance au système capitaliste et par voie de conséquence accroître notre rapport de force.

Voilà pourquoi, les municipalités de gauche doivent devenir les outils de la construction d’un nouveau mode de vie qui conjugue efficacité sociale, liberté, capacité d’entreprendre collective au service du plus grand nombre et développement durable. Pour être clair, les municipalités de gauche doivent investir massivement dans l’économie sociale.

 Au Blanc-Mesnil la longue marche de l’économie sociale d’insertion à vue le jour il y maintenant une vingtaine d’année, elle avait pour nom FAIRE association locale pour l’insertion par l’économique. Le relais a été repris par la régie de quartier des Tilleuls  dont l’activité est équivalente à 43 temps pleins. Il y a de l’expérience.

Le dernier conseil municipal de notre ville a décidé de poursuivre dans cette voie en soutenant le développement d’une « Ressourcerie », ainsi notre ville s’est regroupée, avec Aulnay sous Bois, le Seapfa, le SITOM 93, le Conseil Général 93, le Conseil Régional d’Ile de France, l’ADEME, l’Union Européenne, la ddtefp, France Active, la régie de quartier du Blanc-Mesnil, Blanc-Mesnil Développement, le réseau des Ressourceries-Recycleries, des fondations : de France, ERDF/GRDF, pour permettre à cette ressourcerie « A 2 mains » de transformer les déchets en ressources.

Cette initiative s’articule autour de trois axes : Economique : participer au développement économique local. Environnemental : détourner le maximum de tonnages de l’enfouissement et l’incinération. Social : favoriser la création d’emplois accessibles à des personnes en difficulté et contribuer au développement du lien social sur le territoire. Elle aura 4 fonctions : la collecte, la remise en état, la revente, la sensibilisation aux changements de comportements de consommation.

Cette décision doit recevoir le soutien de tous, pour sa part Folio lui apporte le sien. .

Le choix de Folio, s’inscrit dans la continuité de ses choix. Il a entrepris d’agir pour construire d’autres modes de vie, conduisant à réduire l’impact des décisions qui nous sont imposées, par le système financier par exemple : pour assurer l’accroissement continue des profits raccourcir la durée de vie des produits pour inciter à consommer plus. C’est aussi le sens du combat contre le développement des grandes surfaces qui se construisent au détriment des commerces de proximité, de l’emploi, du pouvoir d’achat et de la liberté de choisir des consommateurs et des petits producteurs.

La régie de quartier, la ressourcerie nous montrent le chemin du développement économique solidaire. Nous devons au Blanc-Mesnil accroître son intervention. Voila pourquoi il nous semble judicieux de travailler à la reprise du restaurant de la place de la libération, par de l’économie solidaire. Nous proposons aussi de travailler à la mise en œuvre à d’un centre de distribution de fruits et de légumes, s’appuyant sur un circuit court pour mettre les produits bio à la disposition de toutes les bourses et où la valeur ajoutée serait au service de la création d’emploi, du pouvoir d’achat des salariés et des consommateurs.

Nous devons, comme nos prédécesseurs ont su le faire, en créant les centres municipaux de santé, être capable de nouveaux, avec des moyens nouveaux d’assurer notre avenir, en réduisant partout où  nous le pouvons les capacités d’intervention des finances à caractères spéculatives.

En agissant ainsi pour développer nos capacités coopératives citoyennes, nous renforçons les capacités d’actions des salariés. Nous faisons le pari du succès de ces initiatives coopératives, leur exemplarité  sera  un facteur d’extension sur de vastes territoires, capable d’imposer par des actes et des choix concrets une alternative de transformation sociale et écologique.