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FOLIO DU BLANC-MESNIL
30 mars 2011

Le Blanc-Mesni: après un viol...réunion citoyenne hier soir à la MPT Jean Jaurés

Il y a quelques jours, une gamine de 12 ans a été violée par plusieurs gamins à peine plus âgés. Le viol n’est pas un délit c’est un crime et doit être juger comme tel. Folio adresse à la famille et à la fillette toute sa solidarité et son soutien, quelques soient les circonstances rien ne justifie ce crime et la justice doit être exemplaire.

 

Dans quelle société sommes nous, qui conduit des gamins au sordide et à considérer une fillette comme un objet. Que sont devenues les valeurs et la morale républicaine ? Il paraît évident que nous devons nous interroger sur ce qui permet à des garçons de transgresser l’intégrité physique et morale d’une femme en devenir. Nous percevons là les résultats d’une société où le règne du fort, prime sur tout, d’une société qui transforme tout en objet et marchandise.

 

Depuis 30 ans, les fondements du contrat républicain sont minés par les politiques mises en œuvre. Cette déstabilisation organisée pour servir les intérêts d’une minorité a produit un chômage de masse, une baisse abyssale du pouvoir d’achat, 6 millions de nos concitoyens qui vivent avec moins de 750€, le logement social sacrifié aggravant la situation des plus vulnérables. Les jeunes en représentent une figure emblématique, beaucoup d’autres se trouvent dans cette situation, notamment les femmes seules avec des enfants. Ils ont pour caractéristique commune de mobiliser des moyens de survie pour vivre.

 

Il n’est pas inutile, de reparler des problèmes d’insécurité, de rappeler quelques chiffres passés inaperçus, dans les médias. Les cambriolages sur les douze derniers mois ont augmenté de 3,6%, les vols avec violence de 7,9%, les atteintes à l’intégrité physiques continuent leur progression, plus 15000 en un an. Bref, chacun constatera que nous sommes loin des promesses de 2007. Il est aussi tout à fait nécessaire de rappeler que depuis septembre 2002, le commissariat du Blanc-Mesnil est passé de 148 fonctionnaires de police à 98 aujourd’hui et la gendarmerie a été fermée.

 

Hier, à l’initiative des habitants des 4 Tours, surtout à l’initiative des femmes, une réunion s’est tenue à la maison pour tous Jean Jaurès. Plus d’une centaine de personnes ont débattu avec une extrême dignité, sérénité, et un sens aigu des responsabilités. Plus d’une centaine d’habitants des 4 tours ont exprimés, d’abord leur émotion et leur solidarité à la famille de la fillette violée.

 

Ils ont dressé un tableau sans concession de leur condition de vie et de travail. Ils n’ont pas esquivé les responsabilités parentales et des adultes qu’ils ont conjugué avec la précarité sociale, chômage, temps partiel subi. Dans ce tableau des difficultés qui sont les leurs, l’attitude du bailleur OPIVEOY en porte une immense part de responsabilité, cela est d’autant plus scandaleux que le conseil municipal vient encore d’apporter sa garantie à un emprunt de 3039994€.

 

Ils ont rappelé que la précédente réhabilitation n’avait pas été terminée, en particulier la fermeture des caves, là où s’est déroulé le drame. Ils ont constaté que la réhabilitation n’avait pas amélioré sensiblement les conditions de logement et que les modifications effectuées étaient déjà maintenant obsolètes et vieillissaient vite. Les digicodes sont le plus souvent inutilisables. Les ascenseurs peuvent restés de longues semaines en panne, les vitres de hall d’entrée sont brisées. Le manque de places de parkings et le nombre important de véhicules ventouses et le refus du bailleur de signer une convention avec la ville sur ce dossier permettant un enlèvement rapide. Les modifications des horaires des personnels Opiveoy, réduisent pratiquement à néant les possibilités pour les locataires qui travaillent de les rencontrer, des nouvelles difficultés pour payer les loyers, ou obtenir des rendez-vous lorsqu’un appareil ne fonctionne pas, la sous traitance est facteur de perte de temps et d’argent pour les locataires qui doivent parfois prendre des congés, pour des rendez vous qui ne sont pas assurés par l’entreprise sous traitante. Bref, il apparaît que pour ce bailleur son seul intérêt c’est d’encaisser les loyers.

 

La situation est telle que l’amicale des locataires qui était présente hier, indiquait qu’elle venait de faire parvenir au bailleur une lettre de huit pages marquant les disfonctionnements constatés, suite à une tournée qu’elle a effectuée avec les personnels de l’agence.

 

Nul n’est épargné, le manque d’animateur jeunesse, d’éducateur spécialisé, manque de salle, manque de  transport intra muros, difficulté à obtenir des réponses et des interventions rapides de la police, le refus de Sos médecins de se déplacer, le manque de réactivité aux courriers et aux demandes effectuées, incompréhension sur les renvois quasi systématique, d’une administration vers l’autre. Les réponses qui le plus souvent sont des réponses automatiques où la diversité des demandes n’est pas prise en compte. L’indisponibilité des élus !!  la municipalité c’est le maire et 13 adjoints au maire. Par exemple hier soir, il n’y avait que 3 élus municipaux, mais aucun élu du quartier sud.

 

Hier il ressortait de ce débat un sentiment d’abandon qui s’exprimait, entre autre, qu’après le viol il n’y avait pas eu, par exemple, une cellule psychologique pour accompagner les élèves du collège Cachin. Certes, les travailleurs sociaux du quartier et plus particulièrement ceux de la maison pour tous ont pris des initiatives mais cela n’est pas apparu comme suffisant.

 

Cette réunion organisée par les habitants pour les habitants a été utile. Elle a fait la démonstration que les problèmes rencontrés n’étaient pas individuels, mais collectifs qu’ils avaient des racines communes. Ils ne sont pas dupes des discours qui un peu trop facilement bottent en touche et arssouillent  avec la réalité

 

Cette réunion a été constructive, car elle marque le début de la mise en œuvre d’un réseau de solidarité où chacun sera attentif à l’autre, cela se traduira peut-être par la mise en place d’un correspondant par escalier de l’amicale des locataires, donc le début d’un autre climat, le départ de nouvelle manière de vivre ensemble, pour que chacun vive mieux.

 

Hier soir, l’ensemble des interventions des habitants de la cité des 4 tours faisaient l’éclatante démonstration des raisons pour lesquelles nos concitoyens s’abstiennent ou expriment un vote de protestation. Cela était si fort que loin d’être véhément vis-à-vis des élus présents, ils exprimaient, sous un accablement tranquille, le début du mouvement social, citoyen, républicain qui ressemblait terriblement au mouvement de fond qui préparait la fin de l’ancien régime dans les années 1786,87,88.

 

Les décisions ultra libérales, qui suppriment des postes de fonctionnaires dans l’éducation nationale, les hôpitaux, la police, qui brisent le contrat social, les conventions collectives, qui amputent tous les jours un peu plus le pouvoir d’achat des salaires, qui organisent la pénurie de logement, arrivent au point de rupture. Il est urgent que les organisations politiques de gauche prennent la mesure de la situation, si elles souhaitent construire une politique qui soit une alternative et non une alternance.

 

Folio était présent hier soir, il a fait preuve, dans son intervention de responsabilité, qui lui soit permis, ici, de dire premièrement que la souffrance qui a été exprimé doit être portée vers les autorités de l’Etat et vers les responsables élus de l’Opievoy,  la ville doit apporter son soutien concret aux initiatives citoyennes qui pourraient être décidées. Deuxièmement, il ne sera plus longtemps possible pour la municipalité d’en rester à ses réponses actuelles.

 

Nous connaissons les difficultés financières auxquelles elle est confrontée, mais à l’évidence l’heure des choix est arrivée, le 18 décembre 2009 nous avons connu une réunion identique dans le quartier des Tilleuls, la répétition de ce type initiative est à l’évidence la marque d’un profond malaise et désarroi qui, sans réponse, à la hauteur de la gravité de la situation,  risque de conduire à un grand un séisme politique locale.  

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