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FOLIO DU BLANC-MESNIL
26 mars 2011

Du prix du concombre à Fukushima,il est plus que temps de revenir à la démocratie

 

Folio et les élus du groupe Le Blanc-Mesnil C’est Vous, Le Blanc-Mesnil Pour Vous, agissent, de manière résolue, contre la prolifération des grands centres commerciaux. C’est ce choix qui nous a conduit à faire voter un vœu au conseil municipal du Blanc-Mesnil le 24 mars 2011, demandant l’arrêt immédiat du projet pharaonique du triangle de Gonesse, Europa City.

 

 Il nous semble intéressant de vous relater l’action qu’ont mené les maraîchers de la région nantaise, il y a quelques jours.

 

Un concombre acheté au producteur 0,28€ est vendu en magasin 1,35€

 

Une barquette de mâche payée 0,25€ est affichée en rayon 1,90€

 

Un kilo de poireau acquis pour 0,40€ est revendu 1,95€

 

Voilà les exemples de ce qu’a pu relever, mardi, la fédération des maraîchers nantais en analysant les étals de 30 supermarchés (8 enseignes) de l’agglomération nantaises.

 

Les coûts de transport et de personnel de la grande distribution (rappel le salaire minimum de la convention collective de la grande distribution est au niveau du Smic de premier mars 2011 et se souvenir qu’il aura fallu plusieurs années de luttes syndicales pour obtenir de Carrefour qu’il respecte la législation concernant les salaires) ne justifient pas de tels prix pour les consommateurs. L’écart vient donc des marges. 1,07€ sur chaque concombre soit 400%, 1,65€ sur la barquette de mâche soit 640%, sur le kilo de poireau 1,55€  soit 400%.

 

Dire que les légumes sont chers est faux : ils sont vendus chers, c’est différent.

 

Cet exemple souligne que les géants de la distribution sont avant tout des spéculateurs financiers. Ils exploitent les producteurs en leur imposant des bas prix et en les payant 30, 60, 90 jours plus tard. Ils exploitent leurs salariés par une politique salariale extrêmement basse et la précarité des emplois et des contrats de travail, Ils présurent les consommateurs et ils les font payer comptant.

 

Les géants de la distribution n’ont qu’un seul et unique objectif faire du cash pour alimenter l’économie de casino au détriment de ceux qui produisent et qui consomment.

 

Nous voyons où nous a conduit la politique ultra libérale que nous subissons tous depuis 30 ans, elle a engendré une baisse d’au moins 45% du pouvoir d’achat des salaires, elle ruine les petits agriculteurs et les commerces de proximité, elle présure les consommateurs.

 

De plus aujourd’hui l’oligarchie financière, non contente de spéculer sur les actifs financiers, spécule sur les denrées alimentaires. Cette spéculation a plongé 40 millions de personnes dans la famine en 2008.

 

Bien entendu, les thuriféraires de l’ultra libéralisme prétendent que cela est le résultat de la libre concurrence et des catastrophes climatiques. Pour Olivier de Schutter, auteur d’un rapport récent sur ce sujet pour les Nations Unies, ces arguments ne sont pas convaincants. Si les prix alimentaires ne sont influencés que par l’offre et la demande, comment expliquer que les produits laitiers aient augmenté  de 116% entre fin 2006 et fin 2007, pour retomber de 60% jusqu’en février 2009, avant de doubler entre cette date et février 2011 ? Les goûts des consommateurs et l’offre de lait ne peuvent justifier  une telle volatilité qui est, selon lui, le fruit de la spéculation.

 

Comme vous le voyez il est temps de changer de cap, contrairement au matraquage médiatique, la politique qui nous est imposer n’est pas la seule et l’unique possible. Elle fait aujourd’hui, et tous les jours, la démonstration de sa nocivité, sociale, économique, culturelle, écologique. Contrairement au discours dominant l’histoire n’est pas finie, souvenons, nous Tchernobyl a marqué le début de la fin du totalitarisme soviétique  et le mur de Berlin est tombé, La catastrophe de Fukushima  signe la fin d’un capitalisme avide et arrogant.

 

Depuis le 11 mars, nous sommes entrés dans une autre ère, celle de la nécessaire conversion écologique de nos modes de production, de vie et de consommation.

 

Partir du prix du concombre payé aux maraîchers nantais, en passant par la spéculation sur les denrées de premières nécessités, les affres de la grande distribution et la catastrophe nucléaire de Fukushima, le tout pour militer pour la construction d’une alternative de transformation sociale et écologique, peut paraître pour un raccourci rapide. Nous ne le pensons pas, car la politique que nous subissons depuis plus 30 ans a brisé tout les repères et bien des solidarités nécessaires, cette politique est aux portes et risque de remettre en cause tout ce qui faisait la force collective de la France.

 

Maintenant, pour aller chercher le bien vivre ensemble, avec nos concitoyens, il faut agir localement et penser globalement.

 

Cet article a commencé par les prix payés aux paysans et les prix de ventes imposés aux consommateurs, nous terminerons par des propositions pour bâtir au plus près de la réalité, un autre modèle. Nous le répétons sur Folio c’est à partir des territoires que nous devons construire.

 

De plus en plus de villes se sont dotées d’une stratégie agenda 21, la cohérence exige, entre autre, de ne plus accorder de permis de construire aux groupes de la grande distribution.

 

 Pour des raisons sociales, écologiques, esthétiques, nous devons mener des actions favorisant la proximité commerciale, sur la base de réseaux de petits établissements coopératifs, liés aux producteurs de proximité. Il ne s’agit pas, ici, de nostalgie, mais d’impulser une modernité douce, à l’opposer de l’hyper modernité et son cortége de dommages collatéraux.

 

Bien entendu, une telle perspective nécessiterait alors plus d’emplois a durée de travail identique, pour vendre le même volume de biens. Dans cet objectif la dimension humaine et sociale dans la distribution progressait. Le travail y aurait vraisemblablement un tout autre sens que les usines à vendre et d’autres impacts écologiques négatifs seraient fortement réduits, à commencer par la diminution des transports motorisés induits.

 

S’engager dans cette stratégie, c’est permettre un autre partage de la valeur ajoutée par la création d’emploi.

 

Oui, il est urgent de mettre tout par-dessus tête, notre réflexion doit avoir mille odeurs, celle du jasmin, de l’œillet, du tournesol, de la rose et du réséda. Il est plus que temps de revenir à la démocratie

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