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FOLIO DU BLANC-MESNIL
8 février 2011

Le centre commercial, Leclerc, la grille de salaire de la grande distribution,le budget 2011, la gauche au Blanc-Mesnil

 

 

 

 

Pour construire une alternative de transformation sociale et écologique, la participation à cette élaboration des collectivités territoriales doit conduire celles-ci à une analyse approfondie des choix qu’elles effectuent.

 

 

Nous avons déjà, ici, écrit à propos de l’implantation d’un centre Leclerc, les contradictions que cela pouvait induire avec la stratégie de l’agenda 21, le discours dominant employant la création d’emplois. Au Blanc-Mesnil le chiffre le plus souvent avancé est 300 emplois créés. Mais l’expérience locale démontre, par exemple, que l’ouverture de la halle d’Auchan a entraîné la fermeture d’un Franprix, d’un Netto et a accéléré la désertification du centre commercial desTilleuls. A l’évidence, l’implantation d’une unité de la grande distribution est au minimum un enjeu à somme nulle en matière d’emploi.

 

 

Il nous faudra donc être attentif aux répercussions, sur notre territoire communal, en matière d’emploi, de l’ouverture d’un centre Leclerc à moins d’un kilomètre du centre ville. Quid des conséquences sur, les commerces de proximités, le Monoprix, le Franprix et sur la halle d’Auchan. Il faut donc en matière d’accroissement d’emploi éviter les discours par trop optimistes.

 

 

Pour notre part, nous aurions, et de beaucoup, préféré implanter sur cet espace des installations du type du Carré des Aviateurs, dont les concepteurs ne sont pas des philanthropes ont permis l’implantation de nombreuses entreprises et 500 emplois. Nous avons appris qu’ils souhaitent, encore, se développer, ici, sur l’espace SICLI, dans la zone d’activité du Coudray, nous serons attentifs à la concrétisation de ce projet.

 

 

Cela devait être dit. Mais nous allons être confronté à la réalité de ce centre commercial Leclerc, il nous parait nécessaire de donner aux habitants de notre commune quelques éléments qui font la réalité sociale de la grande distribution. Dans ce secteur près de 50% des emplois sont à temps partiels et 68% des caissières sont concernées par cette organisation du travail. La durée moyenne du travail hebdomadaire est de 26,5 heures, mais il n’est pas rare de rencontrer des contrats à 17,5 heures ou 22 heures ;

 

 

En 2010, il n’y a pas eu d’accord salarial, la convention collective de la grande distribution appartient  aux 90% des conventions collectives qui ont des salaires minima inférieur au Smic.

 

 

Pour cette année, il y a eu un accord qui sera applicable 01/03/11. L’augmentation sera en moyenne de 2,9%. Chacun aura compris que cette augmentation n’est en aucune manière une progression du pouvoir d’achat.

 

 

Vous trouverez ci-dessous, le barème des salaires minima mensuels bruts garantis (SMMG) pour un temps de travail effectif de 151H67 et un temps de pause de 7H57.

                                 

 

Niveaux                  Taux horaire            Mensuel               Pause                         SMMG

 

                                 En€                          151H67                 5% de 151h67

 

                                                                   En€                       soit 7h58 en €            en€

 

 

Niveau 1

 

A(6 premiers mois)   9,00                            1365,03                68,22                           1433,25

 

B ( après 6 mois)       9,03                            1369,58               68,45                            1438,08

 

 

Niveau 2

 

A( 6 premiers mois)  9,02                            1368,06                 68,37                           1436,44

 

B( après 6 mois)        9,09                            1378,68                 68,90                           1447,58

 

 

Niveau 3

 

A(12 premiers mois) 9,10                            1380,20                 68,98                            1449,18

 

B( après 12 mois)      9,23                            1399,91                 69,96                            1469,88

 

 

Niveau 4

 

A(24 premiers mois)  9,27                           1405,98                  70,27                          1476,35

 

B( après 24 mois)       9,81                           1487,88                  74,36                           1562,24

 

 

Niveau 5                     10,44                          1583,43                  79,14                            1662,57

 

 

Niveau 6                     11,04                          1674,44                   83,68                            1758,12

 

 

Niveau 7                     14,39                           2182,53                 109,08                            2291,61

 

 

Niveau 8                     19,35                           2934,81                 146,67                             3081,49

 

Pour que chacun puisse apprécier la situation, le SMIC mensuel, au 1° janvier 2011, est à 1365€ et le SMIC horaire est à 9€. Il faut savoir et connaître le cynisme du patronat de ce secteur, il s’appuie sur les décisions qu’il a exigées du gouvernement de modifier le calcul des charges patronales. En effet celles-ci poussent les employeurs à freiner l’évolution des salaires, car plus ceux-ci sont proche du SMIC plus l’exonération est importante.

 

 

Nous rappelons que dans ce secteur 50% des salariés sont à temps partiels et les caissières le sont à 68%. Nous pouvons donc estimer que la situation de la majorité des salariés qui vont être embauchés au Leclerc du Blanc-Mesnil aura un salaire brut de 1000€ brut par mois. En 2010 une caissière d’un Carrefour estimait avoir perdu en 10 ans 10% de son pouvoir d’achat. Il y a des salariés de cette enseigne qui sont SDF.

 

 

 

Il faut savoir que le secteur de la grande distribution, si il est un des secteurs où les conditions de travail sont les plus difficiles et la précarité la plus forte. Les journées morcelées, deux heures à midi, deux autres le soir, un trou au milieu, trop court, pour rentrer chez soi. Et surtout un emploi du temps imprévisible d’une semaine sur l’autre.

 

 

Et l’avenir de l’emploi dans ce secteur ne se conjugue pas avec accroissement. En effet, les nouvelles technologies font faire des coupes sombres dans les effectifs et il y a  malheureusement fort à parier que sont les femmes qui vont trinquer. L’enseigne Metro en Allemagne préfigure ce que seront les grandes surfaces d’ici peu. Caisses automatiques et puce RFID réduiront à sa plus simple expression la présence humaine. Le client rempliera son caddie, le passera à la sortie du magasin dans un tunnel identifiant les puces RFID, et s’acquittera auprès d’une borne du montant affiché. Ce n’est pas de la science fiction des systèmes approchant sont déjà en place à Parinor par exemple.

 

 

Sur les 200000 caissières que compte la grande distribution 50% sont directement concernées par la mise en place de ces nouvelles technologies, cela dans une période courte, entre 4 et 7 ans.

 

 

Bien entendu, il serait naïf de croire que ces coupes sombres et massives sur l’emploi, auront quelques répercussions à la baisse sur les prix, d’ailleurs le Medef prend déjà ses précautions en communiquant sur la hausse inéductable des prix  sur les denrées de première nécessité. Les consommateurs que nous sommes, seront d’autant plus piégés que nous n’aurons plus la possibilité de choisir notre commerçant et nous seront à la merci de deux ou trois grands groupes de distribution qui pourront nous mettre en coupe réglée.

 

 

Il parait donc évident, qui il y a urgence à construire de nouveaux rapports au cœur de la société si nous voulons encore avoir la possibilité de choisir. Nous avons esquissé un cadre dans le débat sur les orientations budgétaires.

 

 

Rappelce que nous écrivions sur FOLIO le 7 juin 2010 :

 

 

« …nous devons mettre en œuvre des choix qui s’inscrivent dans les valeurs de gauche conformément à notre volonté de développement durable, qui doivent être la base de l’agenda 21 local....

 

 

….Pour des raisons sociales, écologiques, esthétiques, nous devons mener des politiques favorisant la proximité commerciale, sur la base de réseaux de petits établissements coopératifs et liés à des producteurs de proximité. Il ne s’agit pas, ici, de nostalgie, mais d’impulser une modernité douce, à l’opposé de l’hyper modernité et son cortége de dommages collatéraux.

 

 

Bien entendu, une telle perspective nécessiterai alors nettement plus d’emplois a durée de travail identique, pour vendre le même volume de biens. Dans cet objectif la dimension humaine et sociale dans la distribution progressait. Le travail y aurait vraisemblablement un tout autre sens que les usines à vendre et d’autre part les impacts écologiques négatifs seraient fortement réduits, à commencer par la diminution des transports motorisés induits.

 

 

S’engager dans cette stratégie, c’est permettre un autre partage de la valeur ajoutée par la création d’emploi….. ».

 

 

Le travail de réflexion que nous avons entrepris, lors du débat sur les orientations budgétaires pour 2011, s’inscrit dans cette perspective, pour être utile à l’ensemble de nos concitoyens.

 

 

 

 

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Commentaires
J
Je suis tombé accidentellement sur votre blog. Je vois que les problèmes posés par la grande distribution ont réellement une portée générale et non locale. Seules les actions coordonnées auront l'efficacité indispensable à l'évolution de ces situations.
Répondre
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