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FOLIO DU BLANC-MESNIL
2 février 2011

Le Français se méfie de plus en plus de ses élus

Ouest-France - 1er Février 2011 - Thierry Richard

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Selon baromètre annuel du Centre d'études de la vie politique (le Cevipof), cette défiance, qui n'est pas nouvelle, touche maintenant les élus locaux.

Le bonheur paradoxal. Surprise ! Les Français ont le sourire : 84 % des sondés se disent « heureux ». Ils sont plutôt « optimistes » quant à leur avenir et contents de leur travail : 70 % ont l'impression de faire quelque chose d'utile. Pourtant, les Français restent préoccupés et moroses. La « lassitude » a gagné huit points en un an. Elle touche désormais plus d'un tiers des Français.

La peur du monde. Heureux en famille, les Français sont gagnés par l'angoisse lorsqu'ils regardent le monde en crise. La peur de la mondialisation entraîne un repli sur soi : 40 % des Français pensent que « la France doit se protéger davantage du monde » (+10 % en un an). 59 % disent qu'il y a « trop d'immigrés » (+ 10 %). La montée des peurs est forte chez les 25-35 ans. « Une tranche d'âge taraudée par de multiples inquiétudes », souligne Pascal Perrineau, directeur du Cevipof. La crainte du « déclassement social » est largement partagée : 70 % des sondés estiment que les jeunes auront moins de chances de réussir que leurs parents.

La défiance en politique. Ce n'est pas une nouveauté, mais le phénomène s'accentue : 83 % des Français considèrent que les responsables politiques « ne se préoccupent pas de ce qu'ils pensent ». Plus de la moitié (56 %) n'ont confiance ni dans la gauche ni dans la droite pour gouverner le pays. Nouveauté : cette défiance touche désormais les élus locaux. Comme si, selon Pascal Perrineau, le « filet de protection contre la crise et les menaces du monde », mis en avant par la gauche lors des élections locales, avait montré ses limites.

L'attachement à la démocratie. Malgré cette défiance, les Français conservent un intérêt élevé pour la politique. Une grosse majorité d'entre eux continuent de penser que c'est par le vote qu'ils peuvent « exercer le plus d'infuence sur les décisions politiques ». Autrement dit : « Ils restent attachés aux outils de la démocratie représentative ». À l'inverse, l'échec des mouvements sociaux contre la réforme des retraites a augmenté leur scepticisme quant à l'efficacité des manifestations et des grèves. Symptomatique : les syndicats subissent la même crise de confiance que les partis politiques.

La menace protestataire. À qui profitera le désarroi ambiant ? « Personne ne peut le dire, car ça part dans tous les sens », note Pascal Perrineau. Seule indication : lorsqu'il n'entraîne pas un désintérêt pour la politique, le mécontentement nourrit le vote protestataire. « Aujourd'hui, le populisme a un boulevard devant lui... »

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