PARTI SOCIALISTE: UTILISATION A GEOMETRIE VARIABLE DES STATUTS

Décidément le PS ne change pas, n’évolue pas, il ne progresse que par la faiblesse des autres. Hier soir, son conseil d’administration a exclu 59 militants qui avaient été légitimement élus par les adhérents, élections validées, par les conseils fédéraux et une convention nationale.

Cette décision est sans surprise de la part d’une direction qui a du céder, en instaurant des primaires, pour désigner le candidat à la présidentielle, et qui s’apprête par des manœuvres bureaucratiques qui sont sa seule spécificité, à la vider de sens.

En effet, Martine Aubry, celle qui en privé est d’accord sur la remise en cause de la retraite à 60 ans, Laurent Fabius l’homme de la mise en place des bonus aux traders, Dominique Strauss  Kahn, l’homme de la finance internationale se sont mis d’accord, pour vider de tout son intérêt démocratique les primaires voulues par les adhérents. Les sanctions prises hier soir doivent se comprendre à l’aune de cette volonté de remettre en place, dans les faits, les désignations des candidats par des petits cénacles aux intérêts obscurs.

Décision cynique, d’un appareil qui ne sanctionne jamais en fonction des faits, mais en fonction de la somme des intérêts individuels, d’une poignée de dirigeants. Fabius a-t-il été sanctionné pour avoir fait campagne pour le non, Aubry a-t-elle sanctionnée pour avoir fait alliance avec le Modem aux élections municipales, comme d’ailleurs la tête de liste qui vient d’être désignée pour la région Languedoc Roussillon ?

Ici, nous avons de la mémoire. En 2008, pour protéger les intérêts de quelques dirigeants en mal de présidence de conseils généraux, les militants socialistes et la population du Blanc-Mesnil ont été sacrifiés au nom des intérêts bureaucratiques.

Dans ce cadre, comment ne pas s’interroger sur les récentes nominations effectuées, par Sarkozy. Elles ont une signification plus importante qu’il  y parait. Elles montrent tout simplement qu’entre l’équipe dirigeante socialiste et l’appareil de la droite il n’y a pas de différence fondamentale.

Nous le voyons d’ailleurs bien, lors de ces élections régionales, leurs incapacités réciproques à présenter des programmes d’actions régionales alternatifs les conduits à mener des campagnes de caniveaux. La décision du conseil d’administration du PS, pour la région Languedoc Roussillon s’inscrit totalement dans cette stratégie.

Tactique, qui permet d’éviter de proposer une alternative de transformation sociale et écologique, ne rien dire sur le fond, pour mieux demain mettre en œuvre des solutions d’accompagnement, pour ne pas troubler l’ordre des choses, l’ordre établi. Les priorités pour les salariés ce sont l’emploi et une politique industrielle se conjuguant avec le développement durable, l’augmentation du pouvoir d’achat, la protection sociale, la retraite à 60 ans, l’éducation, le logement, les conditions de travail ,  les transports , la prévention de la délinquance et la sécurité. Voilà les véritables enjeux dont sont bien loin les circonvolutions de la direction du PS.