LE BLANC-MESNIL, LE GRAND PARIS: LES CHAMPS ELYSEES SUR LA RN 2 ? 3 000 LOGEMENTS SUPPLEMENTAIRES ?

Le monde va changer de base, nous ne sommes rien soyons tout. Le débat s’accélère sur l’intercommunalité, sur la problématique du Grand Paris.

Voilà pourquoi il me semble important de citer un extrait d’une interview de Roland Castro un des architectes qui a été retenu pour travailler sur le pôle du Bourget. Au Blanc-Mesnil il a participé, dans le cadre de banlieue 1989, au projet du château d’eau, place de la libération.

Extrait de la déclaration de Roland Castro parue dans Pariregionales.fr le 16/02/10 : « dans mon Grand Paris, j’ai proposé un projet assez facile et simple qui demande juste une péréquation des terrains entre l’aéroport du Bourget et la nationale qui le borde. D’un coté c’est bâti de maisons et de logements, et de l’autre coté il y a l’aéroport. Là, il y a de quoi fabriquer les Champs Elysées ! C'est-à-dire une grande avenue avec les deux bords urbain, qui donc magnifie brusquement le lieu, une belle promenade qui mutualise les deux cotes de l’avenue, alors qu’actuellement c’est explosé, éclaté. Ce serait un morceau de ville complexe, pas seulement avec des laboratoires et des entreprises liées à l’aéronautique, mais un calibrage qui devrait désenclaver Blanc-Mesnil par exemple. Mais c’est une petite chose dans le Grand Paris. D’autres architectes bossent sur d’autres points ».

Notre ville est concernée au premier chef, en particulier par le pôle d’excellence du Bourget. Voilà pourquoi nous devons être extrêmement attentif au développement en cours, d’autant plus que des ertzas de débats nous sont proposés et qu’à l’évidence ils ne donnent pas du sens et ne s’inscrivent pas dans une véritable stratégie de démocratie participative.

Les réunions en cours dans notre ville, ne sont qu’au service d’une petite stratégie purement électoraliste et serviront à justifier, demain, d’éventuelles décisions de compromis élaborées dans les bureaux des maires concernés, mettant ainsi les populations devant les faits accomplis.

Tout cela est bien entendu inacceptable et le risque est grand que les solutions mises en œuvre soient un remède pire que le mal.

En effet, il n’y a point d’élaboration collective, sans que l’ensemble des populations concernées puisse s’approprier l’ensemble des données, nécessaires à une véritable compréhension des enjeux.

Or aujourd’hui nous n’avons que des bribes de débat, où les arrières pensées politiciennes ont plus d’importance qu’une véritable volonté d’améliorer les conditions de vie et de travail des habitants.

En effet, quel crédit donner, par exemple à la proposition de construction de 26 000 logements sur le secteur et sur l’éventualité que 3 000 d’entre eux soient construits au Blanc-Mesnil. En effet comment apprécier la valeur d’un projet sans connaître les objectifs poursuivis.

3 000 logements supplémentaires, sur notre territoire communal, c’est entre 9 000 et 12 000 habitants de plus. Quid des équipements publics nécessaires pour assurer un accueil de cette population nouvelle, il faudra prévoir entre 1000 et 1500 enfants supplémentaires dans les écoles primaires c'est-à-dire  construire entre 40 et 60 classes nouvelles. Et bien entendu il faut ajouter les crèches pour la petite enfance et les équipements sanitaires et sociaux pour les seniors

Tout cela aura un coût, qui paiera ?

Comme vous le percevez, le Grand Paris ce n’est pas qu’une stratégie pour flatter l’orgueil d’éventuel grand bâtisseur, ce sont des questions urbaines, sociales, écologiques, économiques et démographiques, fiscales. Il y a donc urgence à ouvrir un débat au conseil municipal, car il est l’espace du rassemblement de l’ensemble des composantes qui forment la population blanc-mesniloise.

Le Grand Paris est une question politique qui est aussi au cœur du débat droite gauche. Si il y a nécessité de transformer la région Ile de France, d’évidence nous devons construire un rapport de force, pour que celle-ci ne soit pas un pion dans la bataille que se livre l’oligarchie financière internationale.

Une région de 20 millions d’habitants, comme le veut la droite, ou une région au développement maîtrisé de 12 millions d’habitants.

Actuellement, la droite avec C.Blanc se garde bien de dévoiler ses véritables objectifs et cela pour une unique raison, c’est qu’elle est en train de négocier avec les pôles financiers l’appropriation du foncier, pour en faire une source considérable de profits spéculatifs, au détriment des collectivités territoriales et de leurs habitants.

Dans ces conditions, l’exigence d’un débat ou l’ensemble des intervenants est à égalité d’information, doit conduire la ville du Blanc-Mesnil à organiser, dans la transparence, un débat sur les enjeux, qui ne sont pas minces, lors d’un conseil municipal exclusivement dédié à ce dossier.

Nous devons le structurer autour du schéma régional, car il n’ y a pas de hasard en politique, la constitution d’une Epic, par le gouvernement, pour gérer ce dossier met en exergue son choix de passer outre la démocratie. Cette volonté sous entend qu’il est hors de question pour la droite de mettre en œuvre une politique favorable aux salariés.

Cette exigence n’est pas qu’une volonté d’obtenir un débat pour rire. Nous avons de la mémoire, les éventualités de 3 000 logements supplémentaires c’est la construction de la cité des Tilleuls  dans les années soixante.

Comme vous le voyez, ce n’est pas une petite question qui peut se traiter sur un coin de bureau entre quelques obscurs technocrates et des élus qui n’auraient pas un mandat clair élaboré dans une instance délibérative publique.