Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
FOLIO DU BLANC-MESNIL
5 mars 2009

LES TEMPS CHANGENT, PARLER D'AUGMENTATION DES SALAIRES N'EST PLUS UN GROS MOT

LES SALAIRES

LES CONVENTIONS COLLECTIVES

30 ANS DE DESTABILISATION

Depuis septembre 2008,les langues se délient, les articles fleurissent. Aujourd'hui dans LE MONDE et dans LIBERATION la question des salaires fait l'objet du titre du premier et d'une page Rebonds du second. Les salaires des cadres pourraient baisser de 15% en 2009 et, entre 1988 et 2007 le pouvoir d'achat du salaire net n'augmente que 11,6%, alors que le revenu des actionnaires a augmenté de 332%.

Nous devons malheureusement constater que sur cette période de 19 ans la gauche à été au pouvoir pendant 10 ans. Dans le livre de 2007 d'Yves Tiberghein: Entreprenarial States: Réforming Corporate Governance in France, Japan and Koéra. Jean Sébastien Lechevalier, pour la Vie des Idées, en présente l'analyse suivante :

« Dans le cas de la France, Tiberghein revisite l'expérience du gouvernement Jospin et montre que c'est manquer l'essentiel que de proposer une interprétation de la politique menée entre 1997 et 2002 qui insiste sur les lois et mesures emblématiques que furent les 35 heures et les emplois jeunes ou sur le discours pour le moins méfiant sur la mondialisation. De façon paradoxale, c'est pendant ces cinq années que la France a connu sa phase la plus intense de libéralisation. Tiberghein obtient ce résultat sur la base d'une analyse des lois votées alors, dont l'impact est mesuré de façon comparative et sur la base d'interviews avec les acteurs principaux. On y découvre au passage une bonne dose de cynisme. »

L'autocritique est incontournable et nécessaire si nous voulons construire du neuf à gauche. Une situation qui vient de loin, en 1978 le recentrage de la CFDT avait fait florès et déjà en manipulant le mot centre pour masquer l'essentiel. L'essentiel est une erreur stratégique de la CFDT, qui face au blocage patronal, renonçait aux accords de branches pour privilégier les accords d'entreprises. A partir de là les ultra-libéraux et le CNPF (le Medef de l'époque) pouvaient mettre en œuvre leur offensive de démantèlement des contrats collectifs de branches vidant de leur contenu les conventions collectives qui une fois rendues obsolètes ne retenaient plus l'attention des salariés. Il ne restait plus ensuite, pour le patronat, d'arrêter les négociations dans les entreprises en utilisant l'arme du chômage de masse. Les inégalités développées entre les entreprises entre les sociétés multinationales et les PME/PMI d'une même branche d'activité avaient fini par rompre les liens de solidarité, réduisant pratiquement à néant la construction du rapport de force nécessaire pour conduire à des évolutions positives pour tous.

Dans ces conditions il n'est pas étonnant qu'aujourd'hui 90% des conventions collectives aient un salaire minimum inférieur au SMIC 1321 €. Ainsi il n'est pas surprenant de trouver des salaires de jeunes ingénieurs confirmés bac+5 et 4 ans d'expérience professionnelle avec un salaire au coefficient 400 à 2938 € dans la chimie. Alors sans surprise on remarque que dans la branche papier carton (28 000 salariés) le salaire minimum au K 180 est de 1297,91€ et cela depuis septembre 2005. Pire avec ce niveau de salaire en 2008 le Medef du secteur voulait supprimer la garantie des primes pour le travail posté.

Voilà les résultats concrets de la politique que nous subissons depuis 30 ans. Les dégâts sont considérables pour le contrat collectif de travail, les inégalités ont explosé, les solidarités individuelles et collectives sont ébranlées, la précarisation est devenue la règle et depuis 3 décennies nous subissons le chômage de masse. L'urgence est à la construction d'un nouveau contrat collectif, moteur pour la réduction des inégalités et des injustices qui conjugue progrès social,éducatif,culturel avec un développement économique équitable et durable.

Les chiffres tout le monde les connait et plus personne ne les conteste. Ils montrent que le déséquilibre abyssal entre les salaires et le revenu des actions a été un élément déterminant qui à conduit à la situation que nous subissons aujourd'hui. Face aux discours conservateurs passéistes de la Présidente du Medef, le temps des salaires qui permettent à chacun de retrouver sa dignité en vivant des fruits de son travail est de nouveau une idée neuve. Nous devons la faire vivre et la faire prospérer.

VOILA POURQUOI NOUS DEVONS ETRE NOMBREUX ET NOUS SERONS NOMBREUX A MANIFESTER LE 19 MARS 2009.

Publicité
Publicité
Commentaires
FOLIO DU BLANC-MESNIL
Publicité
Archives
Newsletter
FOLIO DU BLANC-MESNIL
Publicité