Ce que dit Elisabeth Guigou à propos de Pierre Mauroy et de la réforme des collectivités locales
Dans une interview publiée au journal Le Monde le 26 février, Pierre Mauroy donne son sentiment sur les travaux du comité Balladur. Le père de la décentralisation dit avoir eu le sentiment qu'il s'agissait "de refermer une porte sur la période antérieure, avec l'impression que nous étions là pour donner des règles de bonne conduite aux élus et veiller à limiter les dépenses publiques". Il met en évidence une "arrière pensée politique" et l'utilisation de la réforme de l'organisation territoriale pour des manoeuvres électorales. Ce constat est également celui que fait le Parti Socialiste, exprimé dans un document du 27 janvier 2009 et dans un communiqué adopté à l'issue du Bureau National le 24 février dernier.
Je me réjouis que Pierre Mauroy se soit désolidarisé des conclusions du comité Balladur sur plusieurs points qui ont fait l'objet d'expresses réserves du Parti Socialiste.
Pierre Mauroy constate que le remplacement des conseillers régionaux et départementaux par des conseillers territoriaux aboutiraient à affaiblir la région qui est une collectivité d'avenir et qui doit être renforcée. Il souhaite également que les élus de la région parisienne, et en particulier le Maire de Paris, disent comment faire pour que Paris ait des capacités analogues à celles des grandes métropoles européennes. Il est en effet inconcevable d'imposer d'en haut une réorganisation sans concertation sérieuse avec les élus de la région parisienne.
Je me réjouis de ces
convergences car, pour tous les socialistes, la vraie réforme est de
continuer dans l'esprit de l'oeuvre entreprise au début des années
80 par Pierre Mauroy, Gaston Defferre et François Mitterrand. La seule
bonne réforme de l'organisation territoriale est de parfaire la décentralisation
engagée il y a 25 ans afin de réduire les inégalités territoriales
et de renforcer la démocratie locale. Telle est précisément le sens
des propositions formulées par le Parti Socialiste qui refuse l'immobilisme
et le statut quo mais veut au contraire une vraie réforme de l'organisation
territoriale.