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FOLIO DU BLANC-MESNIL
15 janvier 2009

TRAVAILLER MOINS, POUR GAGNER MOINS

Leur stratégie, est une stratégie du chaos. Le chaos pour poursuivre dans un contexte totalement déstabilisant pour les salariés et les couches moyennes, le travail de sape à l'encontre du contrat social qui la République, le contrat de travail, les conventions collectives et la marchandisation des services publics. Pour accroître toujours plus la part des profits et des dividendes servis au détriment des salaires et du pouvoir d'achat.

En effet sans tambour ni fanfare un décret publié au Journal Officiel donne la possibilité d'accroître le travail partiel dans l'industrie. En clair, doubler les possibilités de recours au chômage partiel de 600 h à 800 h voire 1000 h par exemple dans le textile, l'habillement et l'automobile.

Regardons la situation au plus près: 35 heures hebdomadaires sur 47 semaines cela représent 1645 heures.

En 2008, les salariés du secteur automobile ont au minimum effectué 158h de chômage partiel. Cela les ramène à une moyenne hebdomadaire de 32h.

Donc l'homme du travailler plus, tellement critique sur les 35 heures, a réussi l'exploit en 2008 de ramener la durée hebdomadaire à 32 heures. Encore bravo ! La seule différence et de taille avec les 35 heures c'est que le chômage partiel entame très largement le pouvoir d'achat des salariés.

On ne peut pas imaginer un seul instant que ce décret du 3 janvier a été pris pour ne pas être utilisé. Il est donc fort probable que cette possibilité conduira à un accroissement du chômage partiel. Par exemple en 2009, la probabilité que dans le secteur automobile le chômage partiel atteigne 300 heures n'est plus une hypothèse..

Ce qui produira un temps de travail hebdomadaire dans ce secteur industriel de 28 heures avec bien entendu des pertes salariales très importantes. Cette situation réduit à néant le discours idéologique anti 35 heures.

Aujourd'hui le discours sur les réformes ne masque plus mise la réalité régressive de la politique qui bouleverse l'ensemble du contrat social dans notre pays. Il devient de plus en plus évident pour tous que si l'on vend moins de voiture sen France, c'est que depuis plusieurs décennies le pouvoir d'achat de l'ensemble des salariés a été amputé tous les ans un peu plus pour accroître celui des actionnaires.

La crise actuelle est le résultat de ce basculement qui enfle la bulle spéculative et rend atone les capacités de consommation des salariés.

En signant en catimini ce décret sur l'allongement du temps possible de chômage partiel Sarkozy et l'UMP montrent clairement leur choix pour demain, continuer par tous les moyens possibles de renforcer la spéculation financière sur le dos du salariat..

Ce décret confirme les orientations : 360 milliards d'euros pour la spéculation financière globale, 25 milliards d'euros pour les investissements RIEN POUR LE POUVOIR D'ACHAT.

L'augmentation régulière et importante du nombre de salariés payés au SMIC a conduit à ce que 7 millions de salariés vivent sous le seuil de pauvreté, c'est à dire avec moins de 800 € . Ces chiffres mettent en exergue la régression sociale dans laquelle nous sommes.

Aujourd'hui plus de 90% des salaires minimum des conventions collectives sont inférieurs au SMIC. Cette situation conduit dans beaucoup de branches de l'industrie et des services à voir par exemple des techniciens et des agents de maîtrise à avoir un salaire tout proche du SMIC.

Donc la solution aujourd'hui exige l'organisation immédiate dans l'ensemble des branches et conventions collectives de négociations sur les salaires avec une obligation de résultat.

Aujourd'hui le SMIC doit devenir le salaire de base sur lequel se construit la grille hiérarchique salariale coefficient 100 : 1 321 €, coefficient 120 : 1 585€ coefficient 150 : 1 981€ coefficient 170 : 2 245 € coefficient 200: 2 642 €.

Voilà qui permettrait de relancer la consommation et donc la croissance.

Cette régression du pouvoir d'achat des salaires trouve sa lisibilité dans l'écart croissant qui s'exprime dans le montant du plafond de la Sécurité Sociale qui est de 2 859 € par mois pour un SMIC à 1 321,05 €. Cette différence annonce une paupérisation de la retraite de la Sécurité Sociale.

En un mot la question salariale, l'augmentation du pouvoir d'achat sont des éléments centraux des mois et des années à venir si nous voulons reconstruire une société permettant à chacun d'entre nous de maitriser son devenir.

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