TRAVAILLER MOINS, POUR GAGNER MOINS
Leur stratégie, est
une stratégie du chaos. Le chaos pour poursuivre dans un contexte totalement
déstabilisant pour les salariés et les couches moyennes, le travail
de sape à l'encontre du contrat social qui la République, le contrat
de travail, les conventions collectives et la marchandisation des services
publics. Pour accroître toujours plus la part des profits et des dividendes
servis au détriment des salaires et du pouvoir d'achat.
En effet sans tambour
ni fanfare un décret publié au Journal Officiel donne la possibilité
d'accroître le travail partiel dans l'industrie. En clair, doubler les
possibilités de recours au chômage partiel de 600 h à 800 h voire 1000 h
par exemple dans le textile, l'habillement et l'automobile.
Regardons la situation
au plus près: 35 heures hebdomadaires sur 47 semaines cela représent
1645 heures.
En 2008, les salariés
du secteur automobile ont au minimum effectué 158h de chômage partiel.
Cela les ramène à une moyenne hebdomadaire de 32h.
Donc l'homme du travailler
plus, tellement critique sur les 35 heures, a réussi l'exploit en 2008
de ramener la durée hebdomadaire à 32 heures. Encore bravo ! La seule
différence et de taille avec les 35 heures c'est que le chômage partiel
entame très largement le pouvoir d'achat des salariés.
On ne peut pas imaginer
un seul instant que ce décret du 3 janvier a été pris pour ne pas
être utilisé. Il est donc fort probable que cette possibilité conduira
à un accroissement du chômage partiel. Par exemple en 2009, la probabilité
que dans le secteur automobile le chômage partiel atteigne 300 heures
n'est plus une hypothèse..
Ce qui produira un temps
de travail hebdomadaire dans ce secteur industriel de 28 heures avec
bien entendu des pertes salariales très importantes. Cette situation réduit
à néant le discours idéologique anti 35 heures.
Aujourd'hui le discours
sur les réformes ne masque plus mise la réalité régressive de la politique qui bouleverse l'ensemble du contrat social dans notre
pays. Il devient de plus en plus évident pour tous que si l'on vend
moins de voiture sen France, c'est que depuis plusieurs décennies le
pouvoir d'achat de l'ensemble des salariés a été amputé tous les
ans un peu plus pour accroître celui des actionnaires.
La crise actuelle est
le résultat de ce basculement qui enfle la bulle spéculative et rend
atone les capacités de consommation des salariés.
En signant en catimini
ce décret sur l'allongement du temps possible de chômage partiel Sarkozy
et l'UMP montrent clairement leur choix pour demain, continuer par tous
les moyens possibles de renforcer la spéculation financière sur le
dos du salariat..
Ce décret confirme les
orientations : 360 milliards d'euros pour la spéculation financière
globale, 25 milliards d'euros pour les investissements RIEN POUR
LE POUVOIR D'ACHAT.
L'augmentation régulière
et importante du nombre de salariés payés au SMIC a conduit à ce
que 7 millions de salariés vivent sous le seuil de pauvreté, c'est
à dire avec moins de 800 € . Ces chiffres mettent en exergue la
régression sociale dans laquelle nous sommes.
Aujourd'hui plus de 90%
des salaires minimum des conventions collectives sont inférieurs au
SMIC. Cette situation conduit dans beaucoup de branches de l'industrie
et des services à voir par exemple des techniciens et des agents de
maîtrise à avoir un salaire tout proche du SMIC.
Donc la solution aujourd'hui
exige l'organisation immédiate dans l'ensemble des branches et conventions
collectives de négociations sur les salaires avec une obligation de
résultat.
Aujourd'hui le SMIC doit
devenir le salaire de base sur lequel se construit la grille hiérarchique
salariale coefficient 100 : 1 321 €, coefficient 120 : 1 585€ coefficient
150 : 1 981€ coefficient 170 : 2 245 € coefficient 200: 2 642 €.
Voilà qui permettrait
de relancer la consommation et donc la croissance.
Cette régression du
pouvoir d'achat des salaires trouve sa lisibilité dans l'écart croissant
qui s'exprime dans le montant du plafond de la Sécurité Sociale qui
est de 2 859 € par mois pour un SMIC à 1 321,05 €. Cette différence
annonce une paupérisation de la retraite de la Sécurité Sociale.
En un mot la question salariale, l'augmentation du pouvoir d'achat sont des éléments centraux des mois et des années à venir si nous voulons reconstruire une société permettant à chacun d'entre nous de maitriser son devenir.