Dossier: Les interrogations sur la vente d'un terrain à V.A.E.
De l'utilité
d'une opposition de gauche au Conseil Municipal du Blanc-Mesnil.
Dans une période où
les mutations de la Région Ile-de-France conduisent à de très fortes
pressions, en matière immobilière, dans les départements de la petite
couronne de la ville de Paris, il convient d'être extrêmement attentif
sur les transactions du patrimoine foncier des communes qui ont un fort
potentiel sur cette question.
C'est le cas du Blanc-Mesnil.
En 1988, la ville décidait
de mettre en œuvre une vaste ZAC en centre ville, ZAC dont le périmètre
a évolué au cours des 20 dernières années. Mais cette situation
a permis à la commune d'acquérir et de renforcer son patrimoine.
La valeur de ce foncier
a été exponentielle durant ses 20 années. Cela n'a pas été le résultat
d'une décision politique délibérée, mais le résultat d'un affrontement
au sein de la majorité communiste entre les tenants du tout social,
dans une ville dont 48% des logements sont sociaux et les tenants d'une
évolution maitrisée d'une offre conduisant à l'accession. La question
n'a pas été tranchée, c'est le marché qui a imposé sa loi.
La densification nécessaire
du centre ville a été assurée par les promoteurs Kauffman et Broad,
Nexity et quelques autres. Les masses financières très importantes
ont modifié les rapports sociaux et les rapports politiques au Blanc-Mesnil
le tout se conjuguant avec la lente mais inexorable disparition de l'idéologie
communiste.
Nous sommes donc passé,
d'une douce torpeur mortifère, à une frénésie immobilière, de toute
nature dont bien souvent le seul moteur est l'abondement budgétaire
qui a produit des effets tel que celui des halles d'Auchan qui n'a rien
de commun avec le projet qui avait été voté au Conseil municipal.
Tout comme peut apparaître anachronique de vouloir développer une
zone commerciale dont le moteur serait Leclerc à moins de 2Km des Halles
d'Auchan et du centre commercial historique du cœur de ville. D'autant
plus surprenant que ce projet a été contesté lors de l'enquête publique
par la Chambre de Commerces et de l'industrie de la Seine-Saint-Denis.
Incohérence, précipitation, décision unilatérale imposée aux autres
partis de la majorité municipale conduisent nécessairement à une
réévaluation du cadre politique.
C'est dans ce contexte
que j'ai été amené à suivre d'une manière plus attentive les bilans
sur les cessions patrimoniales effectuées par la ville.
Depuis juin 2007, j'ai
suivi plus particulièrement le dossier concernant la vente de la parcelle
AT 632 qui se trouve à l'angle de l'avenue de la République et de
la rue du Potier.
Une première étape
vient d'être atteinte lors du Conseil municipal du 18 décembre 2008,
après 18 mois de bataille.
Voici les faits
Première anomalie : Le 28 juin 2007, je constate
que le terrain AT 632, de 758m2, que nous avons vendu à
l'entreprise V.A.E. le 11 octobre 2006 après la décision n°15 du
Conseil municipal du 19 vastes zones commerciales se développent à
Roissy et Parinor. Ces choix sont d'ailleurs de février 2004, pour y construire
son siège social, pour un montant de 150 000€, c'est vu accorder
un permis de construire 9300705c0075/MI pour y édifier 11 appartements
le 11 mai 2007.
Seconde anomalie : Le permis de construire
a été attribué à une SCI, la SCI de l'impasse, dont la gérante
est l'épouse du Président de l'entreprise V.A.E. , SCI qui a été
créée le 6 janvier 2003. M'étonnant que la commune
ait attribué un permis de construire à une SCI qui n'est pas propriétaire
du terrain je saisis le Maire du moment par une note interne le 3 septembre
2007. Cette note est encore à ce jour sans réponse.
Le Conseil municipal
ayant été renouvelé en mars 2008, j'ai interpelé le nouveau maire
à chaque séance, par des manœuvres diverses, les questions ne pouvaient
pas être posées ou recevaient des réponses dilatoires.
Enfin lors du Conseil municipal du 13 novembre 2008, en réponse à une question écrite,
le maire me confirmait que la vente du 11 octobre 2006 avait bien été
conclue avec le Président de l'entreprise V.A.E. pour le compte de
celle-ci.
Tenant compte de cette
réponse je demande à consulter le dossier ayant servi à instruire
la demande de permis de construire. Je prends connaissance d'une demande
de modification du permis de construire datant du 18 janvier 2007 introduite
par un architecte de Sevran pour la SCI de l'impasse qui stipule vouloir
remplacer les 275m2 devant accueillir le siège social, par
l'aménagement de 3 nouveaux logements. Cette demande fait l'objet d'une
note de la direction de l'urbanisme vers le service voirie le 15 février
2007 qui confirme bien que le déposant du PC est bien la SCI de l'impasse.
Le projet initial comportant
déjà 8 logements, plus 275m2 d'activités. A ce moment
il faut rappeler que le prix de 150 000€ accordé pour un terrain
de 758m2 soit 198 € le m2 avait été voté
par les élus pour y construire un siège social. Dans ce quartier le
prix du terrain est en moyenne de 600 € le m2. Dans ce cadre
ce terrain pour la promotion immobilière aurait pu être vendu 454
800 €.
Dans le projet du permis
de construire du 11 mai 2007, cela représente 658m2 de logement
plus 16 parkings. La mise en vente de ce patrimoine pourrait faire apparaître
un chiffre d'affaires en prenant un prix moyen du mètre carré à 3000 €
de 1 974 000 €. Reconnaissons, bien entendu, en tenant compte du prix
de la construction et du prix du terrain que cette opération est une
belle opération financière,pour la SCI de l'Impasse.
Le dossier pose d'autres
questions. L'entreprise V.A.E. achète le terrain pour son siège social
le 11 octobre 2006, la SCI de l'impasse dépose une modification dup ermis de construire le 18 janvier 2007 pour supprimer les 275m2
prévus pour installer le siège social. Le 15 février 2007 l'entreprise
V.A.E. fait une demande à la SEMIPFA pour louer des locaux industriels
au centre A. Einstein. Elle reçoit l'accord de la SEMIPFA le 6 novembre
2007.
Alors la SCI de l'impasse
en faisant une demande de modification du permis de construire le 18
janvier 2007 montre sa certitude de voir l'entreprise V.A.E. avoir d'autres
locaux y compris avant que la demande ait été faite et acceptée.
Ce fait est intéressant
car les locaux industriels du centre Albert Einstein sont la propriété de la
ville du Blanc-Mesnil.
C'est sur cette base
que j'ai de nouveau posé une question écrite pour le Conseil municipal
du 18 décembre 2008 la question était la suivante: "lors du Conseil Municipal
du 13 novembre 2008, vous nous avez confirmé que le terrain cadastré
AT 632 sis à l'angle de l'avenue de la République et de la rue du
Potier avait bien été vendu à l'entreprise V.A.E. Le 11 octobre 2006
pour y établir son siège social. Dans ces conditions,
comment pouvons nous expliquer qu'une demande de modification du permis
de construire ait été introduite dès le 18 janvier 2007 par un architecte
de Sevran, au nom de la SCI de l'impasse ? Cette modification portant
sur la suppression de mètres carrés dédiés à l'activité, remplacé
par l'augmentation du nombre d'appartements passant ainsi de 8 à 11. Nous avons par ailleurs
la confirmation que la demande du permis de construire 93007050075 a
bien été déposé par madame Muylaert pour la SCI de l'Impasse, comme
le stipule une note du 15 février 2007 de la division de l'urbanisme
au service municipal de la voirie. Donc malgré votre réponse
du 13 novembre 2008, la question à qui appartient aujourd'hui la parcelle
AT632 reste entière. D'où la question suivante :
après l'acquisition par V.A.E. le 16 octobre 2006, de la parcelle AT632,
nos services ont-ils été saisis d'une demande de DIA concernant la
vente par V.A.E. de cette parcelle AT 632 à la SCI de l'impasse 68
avenue Maurice Berteaux ? En cas de réponse négative,
pouvez-vous nous indiquer comment un permis de construire a-t-il pu
être accordé à une SCI qui n'a pas pu faire valoir son titre de propriété ?"
Le 18 décembre 2008,
le maire nous a indiqué que les actes de vente avaient été effectués
par le notaire de la ville, mais qu'il semblerait qu'un autre notaire
en Seine et Marne soit aussi intervenu et que la ville allait entreprendre
les vérifications nécessaires.
Nous sommes donc arrivés
à un tournant sur ce dossier, il aura fallu 18 mois d'intervention
pour commencer à dérouler l'écheveau de la vérité sur ce terrain.
A l'évidence d'autres étapes devront être franchies, car nous savons
des liens étroits lient la ville et V.A.E. et que
dans ces conditions, les éléments que j'ai mis 18 mois à réunir
ne pouvaient pas être ignorés de la municipalité.
Nous allons donc persévérer
afin que toute la lumière soit faite sur ce dossier il en va de la
défense de l'intérêt général.
S'il n'y avait qu'une
seule raison de se féliciter du choix des 85% de militants PS, qui
ont été exclus depuis, d'avoir choisi de présenter une liste de gauche
alternative "Le Blanc-Mesnil c'est Vous, le Blanc-Mesnil pour Vous", la
clarification sur ce dossier serait celle-là.
Merci encore aux 1596 électeurs Blanc-Mesnilois qui ont permis la présence au sein du Conseil municipal d'une opposition de gauche.